Colloque Comment écrivait-on l’histoire de la chimie au XVIIIe siècle

Chers collègues,

Vous trouverez ci-joint le programme du colloque « Comment écrivait-on l’histoire de la chimie au XVIIIe siècle ? Nouveaux regards sur la construction de l’histoire des sciences au siècle des Lumières », complété de la salle qui manquait dans la précédente annonce.

Axé sur l’histoire de la chimie telle qu’elle était pratiquée par les protagonistes eux-mêmes (chimistes et philosophes intéressés par la chimie), ce colloque s’interrogera aussi sur la manière dont l’histoire des sciences s’est constituée au XVIIIe siècle.

Bien cordialement,

François Pépin

François Pépin
Philosophie moderne et philosophie des sciences
Chercheur associé à l’Université de Nanterre-Paris Ouest (Philosophie, IREPH) http://www.materiologiques.com

Colloque international :
Comment écrivait-on l’histoire de la chimie au XVIIIe siècle ? Nouveaux regards sur la construction de l’histoire des sciences au siècle des Lumières

Les 9 et 10 juin 2011 à Nanterre-Paris Ouest (salle 308, bâtiment L) Organisé par B. Bensaude-Vincent, C. Lehman et F. Pépin
Nanterre Paris-Ouest (IREPH et ED 139), Institut Universitaire de France Contact : francoispepin free.fr

Présentation

On sait depuis longtemps que le XVIIIe siècle se passionna pour les sciences.
Des travaux plus récents ont aussi révélé l’importance de l’histoire des sciences à cette époque, en connexion étroite avec la philosophie. La dimension historique devient partie intégrante des éloges académiques, des dictionnaires et des traités de science qui consacrent de longues introductions à l’histoire des connaissances. Les Lumières n’auraient-elles pas inventé une première tradition d’épistémologie historique ? Savoir longtemps sous-estimé dans les recherches sur la science classique, la chimie apporte pourtant un éclairage original à travers l’écriture de son histoire par les protagonistes.

L’historiographie contemporaine de la chimie a déconstruit la ligne de démarcation traditionnelle entre l’alchimie et la « révolution lavoisienne » et montré dans quel contexte ce cliché historique s’est formé puis renforcé au cours du XIXe siècle. Mais comment les acteurs de la chimie ont-ils raconté l’histoire de leur domaine ? Au XVIIIe siècle, les acteurs de l’histoire sont aussi des auteurs de récits historiques. Le cas de la chimie, savoir pratique et science opérationnelle, est particulièrement intéressant. Le regard sur l’alchimie et les « arts chimiques », portant l’accent sur les pratiques et leur théorisation, nourrit des lectures originales de l’histoire d’une chimie se
constituant progressivement comme une science à part entière, objet d’un enseignement spécifique. La chimie semble alors moins fille d’une raison enfin dégagée des préjugés que science issue des arts. N’y a-t-il pas là une vision originale en ruptu
re avec le modèle classique de la « révolution scientifique » ?

Ce colloque se propose d’explorer trois voies d’entrée dans les mises en récits qui contribuent au cours du XVIIIe siècle à la formation et à la légitimation de la science chimique.

Une première voie est l’analyse textuelle des récits historiques, avec leurs périodisations, leurs légendes, leur rhétorique, etc. Quel est le style de ces histoires : construisent-elles un récit unifié, suivent-elles les méandres des anciens travaux chimiques, se nourrissent-elles de réflexions philosophiques, sont-elles techniques ?

Une deuxième voie est l’étude de l’objet de ces récits historiques : à quoi s’intéressent-ils, que retiennent-ils, que traitent-ils en détail ou au contraire plus superficiellement ? Cela demande de se pencher sur le choix des auteurs du passé, des problèmes et des lieux. Dégager l’objet de ces récits, c’est mettre en lumière ce qu’ils sélectionnent comme terrain de la chimie et ce qu’ils écartent.

Une troisième piste consiste à explorer les objectifs de ces récits. Que visent-ils, quelle est leur destination, quels sont leurs publics ? Peut-on déceler des formes complexes de « double histoire » : une histoire plus stratégique et officielle, assez directement liée aux enjeux institutionnels et symboliques, et une histoire qui cherche des racines plus profondes et peut-être moins avouables ? Y a-t-il un lien entre le type de chimie promue et le type d’histoire pratiqué ? Il serait sans doute trop facile de réduire toute histoire
de la chimie à une stratégie de promotion institutionnelle. Il faut donc s’interroger sur la volonté d’affirmer une identité à la fois épistémique et sociale.

Programme

Jeudi 9 juin
Présidente de session : Bernadette Bensaude-Vincent

 9h30 : accueil et introduction au colloque

 10h : Luc Peterschmitt (Lille 3, UMR 8163 « Savoirs, textes, langage »), Boerhaave historien de la chimie : comment la chimie est-elle devenue elle-même? Répondant : Gilles Barroux (Paris Ouest et Collège International de Philosophie)

 11h : François Pépin (Paris Ouest, IREPH), Fontenelle et l’épistémologie historique de la chimie académique
Répondante : Maria Susana Seguin (Université Paul-Valéry Montpellier III – IRCL UMR 5186)

12h-14h : déjeuner
Président de session : Jonathan Simon

 14h : Christine Lehman (Paris Ouest, IREPH), Les chimistes et leur histoire à travers les cours, l’Encyclopédie et les dictionnaires
Répondant : Bernard Joly (Professeur émérite, Lille 3, UMR 8163 « Savoirs, textes, langage »)

 15h : Bernadette Bensaude-Vincent (Paris 1) et José Ramon Bertomeu-Sanchez (Departament d’Història de la Ciència i Documentació, Valence), Les rôles de l’histoire dans la chimie du milieu du XVIIIe siècle
Répondant : Sacha Tomic (Paris 1)

15h : pause

 15h30 : Véronique Le Ru (Reims), L’histoire et la genèse de la physique selon d’Alembert
Répondante : Claire Schwartz (Paris Ouest, IREPH)

Vendredi 10 juin
Président de session : Bernard Joly

 9h : Patrice Bret (CRHST, CSI-CNRS), Fourcroy et l’Encyclopédie méthodique Répondant : Jonathan Simon (Université Lyon 1S2HEP)

 10h Marco Beretta (Università di Bologna et Museo Galileo), Lavoisier and the history of chemistry
Répondant : Didier Kahn (CNRS, CELLF 17e-18e)

11h : Pause

 11h30 : John Perkins (Oxford Brookes University), Penser l’histoire de la chimie : son passé et son futur chez les chimistes des Lumières Répondant : Pierre Teissier (Nantes, Centre Viète)


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